Raphaël, ou Raf pour les intimes, va entrer en sixième. Cette rentrée représente un cap pour tous les enfants. Pour Raf encore plus. Confronté aux mêmes bonheurs et soucis que ses camarades au seuil de l’adolescence, Raf est curieux, passionné, attachant, mais aussi terriblement maladroit, à cause de son tdah et de sa dyspraxie.
Tom, lui, a 13 ans. Il est déjà au collège et s’il n’aime pas l’école, c’est parce que lui ressent que l’école ne l’aime pas. Quoiqu’il fasse comme effort, ça ne suffit jamais. Tom est dyslexique, tout le monde se moque de lui et de ses lenteurs à lire : la perspective de partir deux jours en séjour nature avec sa classe qui le traite de « demeuré » en devient un cauchemar. Comment y faire face ?
Ylian est persuadé d’être un chat, enfermé dans un corps de garçon. Il n’a compris qu’en arrivant au collège que s’il se sent si bien avec les chats et si mal avec ses camarades à l’école, c’est à cause de son syndrome d’Asperger. Une « différence » qui rend parfois ses relations avec les autres difficiles parfois, sauf avec son grand-père Papijo…
Ces trois collégiens ont un point commun. Chacun est le héros d’un roman jeunesse, paru chez Tom Pousse. Depuis quinze ans, cette maison d’édition se consacre à la publication d’ouvrages pédagogiques et pratiques destiné à aider les élèves confrontés à des troubles d’apprentissage, leurs enseignants et leurs proches. En mars 2022, elle a lancé une nouvelle collection, dédiée aux personnes concernées âgées de 11 à 14 ans : AdoDys.
« On est partis du constat qu’il existait aujourd’hui beaucoup de livres et d’histoires adaptés aux troubles d’apprentissages pour les plus jeunes, chez de nombreux éditeurs. Mais peu de choses pour les inciter à continuer à lire à partir des années collège » explique Angélique Groslier, éditrice chez Tom Pousse et pilote de cette nouvelle collection qui s’affiche inclusive.
Ecrits par des auteurs jeunesse reconnus, auxquels il a été demandé d’écrire, sans flashbacks mais sans rogner sur la qualité littéraire et le vocabulaire, ces courts romans, dont les héros sont neuro-atypiques et transforment leurs faiblesses en force s’adressent à tous, à partir de 10-11 ans : « les histoires ne tournent pas autour de leur trouble » précise l’éditrice.
Pour répondre aux besoins des lecteurs en difficulté en revanche, tout a été choisi pour leur faciliter la lecture. Un papier mat, pour limiter le stress visuel, des interlignes plus espacés, une mise en page aérée avec des courts paragraphes. Et une police de caractère sans empatement : « nous n’avons volontairement pas opté pour la police typographique de référence pour les dys, que les ados appellent la police de caractère des handicapés » explique Angelique Groslier. A l’entrée dans l’adolescence, tout ce qui peut distinguer les enfants de leur camarades « neurotypiques » est souvent vécu comme une stigmatisation et risque de les rebuter.
Le logo AdoDys, apposé sur la couverture, qui permet de reconnaître cette collection adaptée en rayon s’est aussi fait très discret. Quatre titres ont déjà été publiés. Le prochain paraîtra le mois prochain.
Claudine Proust