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Thomas Legrand : « ma mère m’a toujours soutenu »

Journaliste politique et éditorialiste à France Inter, Thomas Legrand partait a priori de loin pour réaliser son rêve professionnel. Abonné aux zéros en dictée et diagnostiqué dyslexique enfant, il a pu dépasser ses difficultés, grâce à la confiance inébranlable de son entourage.

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    07/11/2023

    Longtemps, les auditeurs ont entendu sa voix égrener ses billets politiques, du lundi au vendredi, dans la matinale de France Inter. Après 14 ans de régime matinal, à l’automne 2022, il a cédé la place pour animer et produire une heure d’émission (en quête de politique) le samedi à 18 heures. De la politique, encore. Et journaliste, toujours. Son rêve d’enfance. Pour ce dernier-né d’une famille de huit enfants, il pouvait pourtant paraître improbable. Car Thomas Legrand, enfant, a un sérieux problème : malgré les dictées quotidiennes, il est nul en orthographe. C’est en primaire qu’il apprend qu’il est dyslexique. Mais à l’époque, dans les années 1970, ce  trouble d’apprentissage est encore assez méconnu et souvent perçu comme une déficience intellectuelle, à même de compromettre toute éventuelle carrière. A plus forte raison dans le journalisme. Mais heureusement, ses parents n’ont jamais cessé de croire en lui.

    Zéro en dictée

    « J’avais tout le temps zéro en dictée. On me faisait pourtant faire et refaire des dictées tous les jours. J’apprenais aussi les règles de grammaire par cœur, mais je continuais à avoir zéro, à faire plein de fautes. Lorsque j’ai eu 12 ou 13 ans, avec ma mère, on est allés consulter un grand ponte en pédopsychiatrie à l’hôpital  Necker. Il  me reçoit, avec ses élèves (une dizaine d’étudiants internes), et je passe des tests pour évaluer ma dyslexie. A la fin,  il me demande  « Qu’est-ce que vous voulez faire comme métier ? » Spontanément, je réponds :  « journaliste ». Et là, il éclate de rire, et les étudiants derrière rigolent pour suivre. C’était très blessant. Ma mère aussi était très choquée. En sortant de la consultation, voyant bien que j’étais un peu désarçonné elle m’a dit : « C’est n’importe quoi ! Quel sombre abruti ! Moi, je sais que tu peux y arriver. » Je ne sais pas si elle y croyait, mais quand votre mère vous dit ça, que vous avez cet âge-là, c’est la béquille qu’il faut. Ca vous sauve.

    15 à l’oral, 9 à l’écrit

    J’étais scolarisé dans une école privée catholique, ouverte et post-soixante-huitarde. Les enseignants pouvaient s’intéresser aux processus individuels d’apprentissage des enfants, et ne me jugeaient pas débile.

    Au collège et au lycée, je me suis organisé pour les examens : trois heures pour rédiger puis une heure pour corriger. Au moment des évaluations, j’allais voir les profs en leur demandant d’être indulgents. A cette époque, il  n’existait aucun aménagement spécifique pour les dyslexiques. Toute ma scolarité, j’ai eu 15 à l’oral et 9 à l’écrit.

    Cela ne veut pas dire que je n’aime pas écrire, mais j’ai une difficulté mécanique et ce n’est probablement pas un hasard si je suis devenu un journaliste radio.

    L’art du contournement

    Je crois que quand on est dyslexique, on est amené à contourner quotidiennement l’obstacle. En le contournant, on le voit sous un autre angle et on trouve des trucs. Par exemple, quand il faut écrire un mot sur un papier  et que vous n’avez pas le temps de corriger, vous le faites un peu en mode médecin. Vous ne savez pas s’il y a deux L, vous faites un truc qui ressemble à un L ou deux L.

    On développe aussi une acuité particulière. Lorsque j’étais éditorialiste politique à France Inter, c’était très utile puisque cela me permettait d’adopter des points de vue différents de ceux imposés par l’actualité.

    Mais pour être confiant et arriver à dépasser sa dyslexie, il faut être entouré d’adultes compréhensifs : assez intelligents pour discerner les avantages que peut comporter ce trouble, derrière ses inconvénients évidents . »

    Elvire Cassan

    Pour écouter le témoignage de Thomas Legrand sur son parcours :


    Elvire CASSAN

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