Dyspraxies s’accorde au pluriel, tout comme les difficultés liées à cette famille d’anomalies de la planification et de l’autonomisation des gestes volontaires. De la tête au pied, en passant par les mains et parfois la langue ou les yeux, le des personnes atteintes de ce trouble ne connaît pas tous les automatismes nécessaires à la bonne coordination des mouvements. La coordination motrice résultant de la gestion de tout ce que perçoit le cerveau avant de réaliser un geste bénéficiant d’une pré-programmation cérébrale.
Ce handicap invisible toucherait 4 à 6% de la population, avec une surreprésentation du trouble chez les garçons, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).
Une motricité brouillonne
Pour les concernés, tenir un stylo, enfiler un vêtement ou encore manipuler couteau et fourchette nécessite ainsi un contrôle volontaire extrêmement fatigant. Les personnes atteintes de dyspraxie peinent à organiser leurs gestes, à les réaliser avec harmonie. Leurs mouvements, même les plus quotidiens sont ainsi caractérisés par la lenteur et la maladresse. Pour l’enfant, la toilette, la préparation du cartable, l’usage d’une règle, d’une paire de ciseaux ou d‘une gomme ont tout d’une épreuve. En cas de dyspraxie visuo-spatiale, ses capacités d’apprentissage peuvent être sérieusement entravées.
Maladresse excessive, écriture et dessins brouillons, chutes fréquentes, motricité alambiquée, lenteur anormale, extrême fatigue, manque d’autonomie, rejet des jeux de construction, difficultés pour jouer avec un ballon, fermer une porte, descendre un escalier, tenir en équilibre ou encore se concentrer… sont autant de signaux d’alertes pour les parents et les enseignants.
Les facteurs de risques et troubles liés
Parmi les facteurs de risque identifiés, la prématurité est le plus important selon l’Inserm. S’y ajoute “le faible poids de naissance ou la survenue de tout événement neurologique pendant la périnatalité”. 32 à 49% des enfants nés prématurément présentent ainsi une dyspraxie. Dans cette population à risque, l’occurrence de la dyspraxie à l’âge scolaire est 3 à 8 fois plus fréquente que chez les enfants nés à terme ou de poids normal à la naissance.
Il faut aussi savoir que la dyspraxie coexiste fréquemment avec des troubles du langage, de l’attention et des apprentissages. Les enfants qui en sont atteints apparaissent par ailleurs plus exposés aux risques psychiatriques, tels que l’anxiété, les troubles émotionnels ou comportementaux.
La prise en charge de la dyspraxie
Dès l’identification des symptômes, il est important de mettre en place très tôt des rééducations adaptées : ergothérapie et psychomotricité. Le parcours de soin doit être adapté aux besoins spécifiques de chaque enfant après un bilan médical.
Cette prise en charge doit aider l’enfant à mettre en place des stratégies pour corriger, contourner et compenser ses difficultés. Plus les soins sont précoces, plus ils atténuent efficacement les troubles.