La dyslexie-dysorthographie (DLDO) est un trouble du neurodéveloppement qui affecte la capacité d’une personne à lire avec précision et fluidité. Elle ne découle pas d’un manque d’intelligence ni d’une mauvaise éducation, mais est plutôt due à des différences dans la façon dont le cerveau traite les informations liées à la lecture et l’utilisation des règles orthographiques.
Les personnes dyslexiques ont du mal à déchiffrer les mots et à associer les lettres aux sons correspondants. Leur lecture peut donc s’avérer lente et laborieuse. Dans leur esprit, les lettres tendent à se mélanger, à se confondre. Quand leurs yeux parcourent un texte, les dyslexiques ont tendance à sauter des mots ou des lignes, parfois sans s’en rendre compte.
Le cumul de ces difficultés peut nuire à la pleine compréhension d’un texte et se répercute également sur leurs capacités d’écriture, l’ensemble pouvant participer à des difficultés scolaires.
Les garçons plus touchés que les filles
La dyslexie est le plus courant des troubles de l’apprentissage. Selon les estimations, elle concernerait entre 1 et 7% des enfants et adolescents et représenterait 80% de toutes les personnes identifiées comme ayant des troubles “dys” (dyspraxie, dyscalculie).
La dyslexie serait 2 à 3 fois plus prégnante chez les garçons que chez les filles, d’après plusieurs études.
Des causes en partie génétiques
Des études menées par un consortium international de scientifiques et publiées entre 2020 et 2022 ont révélé le rôle de plusieurs dizaines de gènes associés à la dyslexie et aux compétences de lecture.
Les variations génétiques identifiées dans ces études expliquent 20 à 25% du risque de dyslexie. Il n’y a pas un gène unique de la dyslexie : ce sont les effets cumulés de nombreux gènes qui constituent leur héritabilité. Mais les mécanismes précis par lesquels ces gènes modulent les capacités de langage restent à ce jour largement inconnus.
D’autres facteurs s’impliquent dans le développement de ce trouble : cognitif (le traitement de l’information), cérébral, sans oublier les facteurs environnementaux, qui peuvent eux-mêmes interagir avec les précédents.
Conséquences sur la santé mentale
40% à 60% des enfants dyslexiques souffrent de problèmes psychiatriques associés, incluant l’anxiété, la dépression et le déficit d’attention”, selon une étude allemande. Les mêmes travaux indiquent que le taux de troubles dépressifs chez les adolescents dyslexiques est deux fois plus élevé et les troubles anxieux sont jusqu’à trois fois plus fréquents.
Diagnostic et prise en charge des « dys »
Les symptômes de la DLDO peuvent s’atténuer avec le temps, d’autant qu’un accompagnement adapté peut aider les enfants et adolescents à acquérir une lecture et une écriture fonctionnelle.
Les enseignants et les orthophonistes sont en première ligne dans la détection du trouble dyslexique qui demande une pédagogie adaptée et une rééducation orthophonique particulièrement intensive.