Toutes les associations de familles d’enfants en situation de handicap le répètent depuis des années : l’inclusion scolaire reste une promesse non tenue. Faute d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) en nombre suffisant, des dizaines de milliers d’élèves ne peuvent pas exercer leur droit fondamental à l’éducation pourtant acté par la loi de 2005.
Combien exactement ? Jusqu’ici, les parents et les associations se sont toujours heurté au mur du silence de la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) du Ministère de l’éducation nationale). Mais depuis septembre 2025, une commission parlementaire d’enquête s’est saisie du dossier. Elle examine les défaillances de la politique publique concernant la prise en charge du handicap et de la santé mentale, et révèle enfin l’ampleur du problème.
Près de 50 000 enfants sans AESH en 2025
Selon les chiffres finalement communiqués à la commission, 48 726 élèves en situation de handicap sont restés sans solution à la rentrée 2025, sur 352 000 enfants qui avaient pourtant une notification de la MDPH pour bénéficier d’un accompagnement. Ce chiffre est en hausse de 35 % par rapport à 2024, où 36 186 élèves étaient déjà sans aide.
Et encore, ce nombre est en deçà de la réalité : il ne tient pas compte des dizaines de milliers d’élèves partiellement scolarisés, présents seulement quelques heures par semaine, faute d’un accompagnant disponible pour les accompagner tout le temps.
Un manque de transparence dénoncé à l’Assemblée nationale
Lors de son audition, Caroline Pascal, directrice générale de la DGESCO, n’a pas été en mesure de donner le nombre exact d’enfants sans AESH. Le rapporteur de la commission, Sébastien Saint-Pasteur, député de la Gironde, a dû insister : « vous parlez de 9 % d’élèves en attente d’un AESH à la rentrée : cela représenterait 32 000 enfants (…) » Et face aux contradictions, le député s’indigne : » Nous constatons un manque de transparence sur les chiffres, et même de connaissances. »
Céline Lis-Raoux