Les troubles neurodéveloppementaux (TND), dyslexie, dyspraxie, TDAH, autisme, concernent plusieurs millions de personnes en France : pourtant, en entreprise, ces différences restent souvent mal identifiées. Les collaborateurs concernés sont parfois perçus comme distraits, maladroits ou “pas dans le moule” – alors qu’ils disposent de compétences précieuses… à condition que leur environnement de travail soit adapté.
Le jeu comme déclencheur de dialogue
C’est ici qu’intervient Handipoursuite. Conçu par l’Agefiph, dans le cadre de sa campagne Activateur de progrès destinée aux entreprises, ce serious game est inspiré du principe du Trivial Pursuit. Il propose aux participants de répondre à des questions autour du handicap : droits, accessibilité, emploi, croyances et stéréotypes. Loin de se limiter aux situations visibles, il ouvre la réflexion sur les handicaps invisibles, dont font partie la majorité des TND.
L’expérience est collective et engageante : elle crée un cadre sécurisé où chacun peut tester ses connaissances, se tromper, apprendre, et surtout échanger. Un moyen efficace d’initier en entreprise des conversations parfois difficiles à lancer autrement ! Les questions portent sur le handicap en général, l’emploi ou les personnages célèbres.
Dépasser les idées reçues sur le handicap
Un salarié dyslexique a-t-il automatiquement des difficultés à écrire un mail ? Une personne autiste peut-elle manager une équipe ? Les joueurs découvrent vite que les réponses ne sont pas toujours celles qu’ils croyaient. En confrontant les idées reçues à des faits concrets, Handipoursuite contribue à changer le regard et à encourager l’inclusion.
Le jeu montre aussi que les TND ne relèvent pas seulement de la contrainte : ils peuvent être une force. Créativité, sens du détail, mémoire hors normes… autant de talents que l’entreprise gagne à reconnaître et à valoriser. Et le succès est au rendez-vous : en 2024, 49 000 joueurs se sont lancés dans 36000 parties !
Céline Lis-Raoux