Savoir à quelles portes taper, s’y retrouver dans la jungle des sigles et des procédures pour obtenir un dispositif d’accompagnement (humain et/ou technique)….L’inclusion scolaire d’un enfant multidys, atteint de troubles du spectre de l’autisme (TSA) ou d’un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) s’apparente vite à un parcours d’obstacles, quand on est parent. Pour faire valoir ses droits, encore faut-il déjà les connaître. Puis, parfois, devoir les rappeler à l’administration ou l’institution scolaire : en y mettant les formes.
« Si vous ne faites pas valoir les droits de vos enfants, personne d’autre ne le fera » martèle Sabrina Alloun, responsable d’un point justice France Services et déléguée de la défenseur des droits pour la région Ardennes Nord depuis décembre 2022. Elle est bien placée pour le savoir : en accompagnant son propre enfant, neuro-atypique, elle a touché du doigt plus d’une fois les dysfonctionnements qui ont émaillé sa scolarisation. Avec un avantage : elle est juriste de formation. Et si son rôle d’aidante lui a valu un trou de dix ans dans sa carrière professionnelle, elle les a mis à profit pour plonger tête dans la première dans sa spécialisation en droit du handicap.
Résoudre les couacs d’inclusion à l’école
En 2015, elle a d’abord fondé l’association Info Droit Handicap en 2015. Accessible sur Facebook, elle fonctionne comme un groupe de soutien fort de 35 000 followers, qui ont atterri là uniquement par le bouche à oreille. Le fil rouge : « y donner des informations juridiques et administratives fiables, claires et actualisées» résume-t-elle. Elle répond bénévolement à toute question posée pour un enfant, un adulte, un aidant ou toute autre personne concernée dans l’entourage.
Chaque année après la rentrée, « c’est le rush » constate-t-elle. Les inquiétudes sont nombreuses. L’AESH promis pour accompagner un enfant n’est pas au rendez-vous ou pas selon le quota d’heures alloué par la MDPH ; l’équipe de suivi de scolarisation (ESS), débordée, refuse de voir les parents en dehors du rendez-vous minimum annuel, alors qu’il faudrait revoir les aménagements…A l’automne, les questions se bousculent à raison de 40/jour.
Favoriser l’accès au droit
« Souvent, les parents ne savent sur quel texte de loi s’appuyer pour rédiger leur courrier » observe Sabrina. « Parce que l’accès au droit de chacun est une cause qui me tient à coeur », elle a imaginé il y a deux ans la solution pour faciliter la vie de ces aidants dépassés : Andybot. Premier assistant juridique virtuel dédié à l’inclusion scolaire, il est accessible gratuitement en ligne.
Il fonctionne comme les robots conversationnels (chatbots), très simple d’utilisation. Il suffit de choisir la problématique à laquelle on est confronté parmi les 5 le plus fréquentes (refus d’accueil hors de la présence de l’AESH, obtention d’un plan personnalisé d’éducation, etc ), d’entrer les précisions personnelles (noms, adresse de l’enfant, etc) et Andybot propose son modèle de courrier. Avec les références juridiques appropriés.
Claudine Proust