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A la maison de Ted, on fait équipe autour des enfants

© Julia Brechler.
Regrouper dans un seul endroit tous les services et prises en charge utiles aux familles avec un enfant TSA pour mieux les épauler. Tel était l’objectif des fondateurs de l’association « sur les bancs de l’école » lorsqu’ils ont créé la maison de Ted à Paris en septembre 2009. Depuis, la structure parisienne a fait ses preuves et n’aspire qu’à une chose : grandir et essaimer. 

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    Aider les enfants à progresser vers plus d’autonomie

    De la prise en charges par différents thérapeutes, au recrutement et à la formation des AESH, en passant par l’accompagnement des incontournables demandes d’aides, tout est pensé pour accompagner les parents. Avec un seul but : aider les enfants à progresser vers plus d’autonomie. «C’est notre marque de fabrique » souligne la déléguée, qui s’occupe de coordonner le tout, avec un deuxième salarié.

    « Cela  permet aussi aux parents de n’avoir plus à courir d’un lieu à un autre pour enchaîner les différents rendez-vous. »

    Il y a de quoi faire, car la maison de Ted est une véritable fourmilière, où se croisent parents et enfants, mais qui regroupe aussi une dizaine de thérapeutes spécialisés. Psychologues, neuropsychologues, psychomotriciens, orthophonistes, ergothérapeutes y travaillent main dans la main. Une « cohabitation » qui facilite les échanges entre les professionnels qui se coordonnent autour de l’enfant.

    « Cela  permet aussi aux parents de n’avoir plus à courir d’un lieu à un autre pour enchaîner les différents rendez-vous » souffle Caroline Bourgue, qui épaule aussi les familles sur l’inévitable constitution des dossiers administratifs, nécessaires pour obtenir des aides. « Nous nous chargeons également de trouver et former les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) pour chaque enfant que nous suivons ». Ceux-ci sont ensuite recrutés par le rectorat, avec qui l’association a noué un partenariat.

    Des AESH à temps complet

    «Nous leur faisons également signer un deuxième contrat avec les familles, pour qu’ils puissent poursuivre leur accompagnement en dehors de l’établissement scolaire » précise la coordinatrice. Cette particularité propre à la structure, impulsée par ses créateurs, a « un triple avantage ». Les AESH peuvent ainsi « bénéficier d’un temps complet et donc d’un meilleur salaire ». Les parents peuvent « plus facilement poursuivre leur activité professionnelle ». Et les enfants « profitent d’un accompagnateur formé, à la maison : capable de poursuivre le travail entamé à l’école et avec les différents thérapeutes ».

    L’atout supplémentaire de ce dispositif, c’est que chaque AESH, outre qu’il reçoit des dizaines de formations, y est supervisé et épaulé par le thérapeute de l’enfant qu’il accompagne et à qui il fait des retours hebdomadaires. « C’est très particulier, unique et très efficace, commente Caroline Bourgue. Car cela permet de généraliser le plus possible les apprentissages et les rééducations. » Le thérapeute se rend lui aussi plusieurs fois par an dans l’établissement scolaire de l’enfant afin de rencontrer les professeurs et les guider si nécessaire.

    Au final, tout le monde est gagnant. C’est ce que confirme la récente évaluation de l’association, réalisée par le cabinet Kimso, spécialisé dans la mesure de l’impact social de projets et structures. Elle a mis en évidence une nette progression des enfants accompagnés par la Maison de Ted « en matière d’autonomie, de communication et de régulation des spécificités sensorielles » et pointe également un retour très positif du soutien apporté aussi bien aux parents qu’aux AESH.

    La formule ne demande qu’à être essaimée

    « La prise en charge est vraiment très pertinente » confirme Gaëlle Gouarin, maman d’un jeune adolescent de 17 ans. Accompagné par l’association depuis 13 ans, il passera son bac scientifique en juin prochain. « Ce n’était tellement pas écrit pour lui au départ ! Mais il a toujours été très bien accompagné par les différents AESH que la maison de Ted sélectionnait pour lui » savoure sa mère, fière et heureuse. « C’est une des spécificités de l’autisme : les compétences sont là, mais elles sont souvent très enfouies et il faut aller les chercher » rappelle Caroline Bourgue, qui doit aussi préparer les projets à venir.

    Car si la Maison de Ted n’a cessé de grossir depuis son ouverture, doublant sa capacité entre 2017 et 2024 pour accueillir aujourd’hui un peu plus de 150 enfants par an, elle se retrouve aujourd’hui à l’étroit et contrainte de refuser des centaines de demande de prise en charges. « On a pour projet de déménager pour s’agrandir et ainsi accueillir plus d’enfants et de professionnels, mais on ne pourra jamais se dupliquer seul sur l’ensemble du territoire. » Pour cela, il faudrait davantage de financements privés… et « que les pouvoirs publics s’y associent » souligne la déléguée. Car la formule, elle, ne demande qu’à être essaimée.

    Véronique Bury

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