L'inclusion est aussi une question de volonté politique locale - Zèbres & cie
{{ config.search.label }}

{{ config.notifications.loginFailed }}

{{ config.login }}
{{ config.home }} > Politique > L’inclusion est aussi une question de volonté politique locale

L’inclusion est aussi une question de volonté politique locale

Aménager des créneaux avec lumière et sonorisation adaptées aux personnes autistes, dans une piscine, comme à Metz, fait partie des choix politiques locaux en faveur de l’inclusion.
Les grands plans autisme peinent à ruisseler dans les territoires. Alors des acteurs locaux usent des leviers à leur disposition pour agir en faveur de l’inclusion. Et ça marche. 

{{ config.newsletters.subscribe.title }}


    {{ config.mag.related }}


    L’école inclusive est « un formidable levier de changement de l’Éducation nationale »

    Adrien Taquet, ancien Secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles, est aujourd’hui co-président des assises de la santé de l’enfant. Attaché à la scolarisation de tous les enfants en classe "ordinaire", il plaide pour une société inclusive dés l'école maternelle. Et livre des pistes de transformation rapide: installation des professionnels de santé dans les murs des établissements, pair-aidance...
    23/08/2024

    Sacha a fait de son TDAH « une force au quotidien »

    Sacha France Albertini a été diagnostiqué TDAH en CE1. Harcèlement et rejet ont marqué son parcours scolaire et l'ont poussé à interpeller le président de la République lors de la présentation de la stratégie pour les troubles du neurodéveloppement 2023-2027. Aujourd'hui âgé de 20 ans, il a trouvé refuge dans l'exercice de sa passion, la politique, où son trouble devient une force.
    15/11/2023

    La France a connu quatre “plans autisme” depuis 2005. Tous ont charrié leur lot d’avancées et de déceptions, mais sur le terrain, l’inclusion des porteurs de Troubles du Spectre Autistique (TSA) demeure un vaste chantier. “Les grands plans nationaux décidés à Paris ont du mal à ruisseler pour atteindre les territoires”, constate Maxime Jouaud, président du réseau des villes amicales pour l’autisme (RVAA).

    “Les solutions qui ont bien marché sont celles qui ont été testées à l’échelle locale”, assure-t-il. Patron d’une start-up, il est lui-même autiste Asperger et papa d’un garçon diagnostiqué comme lui. L’association qu’il a fondée en 2022 à Limoges fonctionne comme un “relais collaboratif”. Pour “toucher les populations”, elle s’appuie sur les collectivités locales et les entreprises. “Pour influencer les gens, qui mieux que ceux qui sont en contact direct avec eux ?”, argumente le président.

    Formation, information, expérimentation

    Les communes adhérentes au réseau des villes amicales pour l’autisme ancrent leur engagement par la signature d’une charte pour commencer. Ensuite, deux élus de leur conseil municipal au moins reçoivent une formation pour les sensibiliser à l’autisme. La Ville doit poursuivre par des efforts de communication sur le sujet, et ses agents, du personnel scolaire au périscolaire en passant par son éventuelle police municipale, se voient à leur tour proposer des formations. Les édiles sont également contraints d’organiser au moins “une action concrète” lors du mois de l’autisme, en avril. Et chaque mairie doit expérimenter un dispositif original de sa propre initiative, l’idée étant de faire émerger des bonnes pratiques à même d’être dupliquées ailleurs.  

    Réseau des Villes amicales pour l'autisme
    Maxime Jouaud, à gauche, et Gaston Chassain, le maire de Feytiat, en Haute-Vienne, lors de la signature de la charte du réseau des Villes Amicales pour l’Autisme en juin 2023.

    En parallèle, un audit est réalisé. Il sert de base à l’élaboration d’un “plan d’action” adapté à chaque commune, en fonction des dispositifs existants, des besoins et lacunes qui ont été identifiés. À terme, un second audit est mené, et si les objectifs sont atteints, l’association décerne alors son label “Ville amicale pour l’autisme”. Une jolie médaille à épingler au bilan d’un mandat de maire. À condition de la conserver.

    En Haute-Vienne, une petite dizaine de collectivités ont entamé le parcours ou débutent actuellement la procédure pour obtenir le label. Limoges (130 000 habitants) et sa métropole (210 000 habitants) sont de la partie. Panazol (11 000 habitants) et Oradour-sur-Glane (2 500 habitants) aussi. La taille de la collectivité importe peu. “Il est évident qu’on ne va pas demander la même chose à Limoges qu’à Panazol qui a dix fois moins d’habitants”, rassure Maxime Jouaud.

    La ville modèle

    Panazol, justement. La troisième ville du département en terme de population est aussi la première de la classe. La commune a accueilli de multiples conférences sur l’autisme, notamment en présence du philosophe Josef Schovanec, lui-même diagnostiqué Asperger.

    Le réseau des Villes Amicales pour l’Autisme y a organisé des formations spécifiques pour les enseignants et les AESH (Accompagnant d’élèves en situation de handicap) volontaires.

    À un moment, 80% des instituteurs voulaient être sensibilisés sur leur temps libre. Il s’est créé un début de réseau informel de professionnels qui ont envie de faire mieux. Si parmi ces volontaires, un ou deux approfondissent leur connaissance, ils peuvent devenir des référents informels. Le réseau en train de se créer chez les profs s’étend aussi aux professionnels qui s’occupent des loisirs ”, témoigne la Dre Geneviève Macé, militante de la cause des TSA en France et membre fondatrice de l’association.

    “On a observé une réduction drastique du harcèlement”

    Panazol a aussi vu éclore une ligne téléphonique d’urgence. “En quinze jours, on a eu deux appels pour des tentatives de suicide de jeunes autistes”, se souvient la docteure, spécialiste de l’autisme. Des dizaines d’autres appels ont permis à des personnes d’échapper à diverses situations de détresse.

    Au chevet de l’école toujours, “une vraie sensibilisation auprès des enfants a été faite dans les classes”. Résultat : « On a observé une réduction drastique du harcèlement”, assure l’association. 

    « Il n’y a pas besoin de parler longtemps aux enfants pour leur expliquer qu’il faut être bienveillant avec un petit camarade différent. Et en leur introduisant cette philosophie, ils vont passer rapidement dans une attitude protectrice plutôt qu’à une attitude de harcèlement”, observe Maxime Jouaud.

    « Tout ça, ce sont des exemples qui ont marché et qui sont simples à déployer ailleurs”, assure le président du réseau, convaincu que Panazol est une ville modèle pour l’inclusion au sens large,  au dela du seul autisme :  « quand vous êtes formé à une différence, vous êtes formé à toutes les différences », souligne-t-il.

    “Les élus sont conscients de leurs difficultés”

    Dans la banlieue limogeoise, l’engagement en faveur de l’autisme est notamment passé par l’association Autisme Amitié Panazol, implantée là avant la création du réseau des Villes Amicales pour l’Autisme. 

    « On a proposé aux deux listes concurrentes des idées. Au bout du compte, chacune a fait un programme d’engagement sur l’autisme », se souvient Geneviève Macé. « C’est depuis 2020 qu’on a vraiment inscrit ça dans nos politiques et nos programmes. On a 35 classes, 23 en élémentaire, 12 en maternelle. Quasi chaque classe a une AESH qui s’occupe d’enfants avec des troubles autistiques », indique le maire, Fabien Doucet.

    A la tête d’une majorité de centre-droit, le maire vient d’ouvrir “une unité spécialisée en troubles autistiques au sein de l’école élémentaire. Elle accueille entre cinq et sept enfants qui souffrent de troubles autistiques dans des conditions d’accueil optimales. »

    Si l’on cherche un peu, des exemples d’aménagement inspirants à la portée des communes, il y en a. En novembre 2022, alors que le réseau des villes amicales pour l’autisme était en train de se créer, l’Association des Maires de France (AMF) a accouché d’un livre blanc sur l’inclusion en faveur des TSA. Le document s’appuie sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et fournit quelques illustrations de bonnes pratiques. A Sceaux (92) par exemple, une équipe de spécialistes du neurodéveloppement intervient dans les crèches municipales pour permettre un dépistage plus précoce. Plus simple encore, une piscine de Metz propose des créneaux adaptées aux personnes autistes, avec éclairage et sonorisation adaptés, à la baisse.

    « En général, les élus sont conscients de leurs difficultés face à des situations un peu exotiques », estime Maxime Jouaud. Mais à Panazol, les progrès réalisés attestent que si on veut, on peut. « Quand vous avez la volonté politique de favoriser l’inclusion, c’est facile », martèle le maire de la ville.

    Richard Monteil

    config.read.button
    {{ config.subscribe.process }}
    Zèbres & cie

    {{ config.newsletters.subscribe.title }}


      Nous contacter


      Qui sommes-nous ?


      Où trouver Zèbres&Cie ?


      Confidentialité


      Mentions légales


      Conditions de vente


      © 2024 - Zèbres & cie

      {{ config.cookies.manage }}

      {{ config.newsletters.subscribe.title }}


        config.read.button
        {{ config.read.button }}
        {{ config.subscribe.process }}