Retard de développement : l'influence limitée des écrans - Zèbres & cie
{{ config.search.label }}

{{ config.notifications.loginFailed }}

{{ config.login }}
{{ config.home }} > Société > Vie quotidienne > Retard de développement : l’influence limitée des écrans

Retard de développement : l’influence limitée des écrans

On soupçonne régulièrement le temps passé devant les écrans d'entraver le développement des jeunes enfants. Excessif ou pas, ce n’est pas le seul facteur qui compte, souligne une récente étude française .

{{ config.newsletters.subscribe.title }}


    {{ config.mag.related }}


    L’écriture inclusive, cauchemar pour les enfants dys ?

    Le point médian, inséré en fin de mot pour réduire les inégalités de langage entre les genres féminins et masculins, rend-il la lecture plus complexe pour ceux qui peinent déjà en raison de leur dyslexie ?
    23/01/2024

    Les écrans peuvent-ils nuire au développement cognitif des enfants ? Alors que leur usage n’en finit pas de se répandre, entre le bon vieux téléviseur et l’usage généralisé des tablettes et smartphones, cette interrogation sur l’effet potentiel de trop d’écrans, trop jeune, alimente régulièrement le débat public.

    De nombreuses recommandations ont été émises par diverses agences de santé et sociétés savantes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Académie américaine de pédiatrie, Santé publique France fixent la limite d’âge sans écran du tout à 2 ans ; les pédiatres français ou l’Académie de médecine à 3 ans.

    Querelles d’experts

    Mais entre les experts alarmistes qui jugent l’exposition précoce aux écrans gravissime, et ceux qui estiment que rien dans les études menées jusqu’à présent ne permet d’étayer que leur usage, en soi, conduit tout droit à des générations de « crétins digitaux », la question fait toujours l’objet de controverses scientifiques.

    Le contexte d’utilisation joue un rôle au moins aussi important que le temps passé devant un écran.

    Dans ce débat binaire, souvent électrique et anxiogène, une étude, menée en France par le centre de recherche en épidémiologie et statistiques de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), sur un très large échantillon d’enfants, suivis dans le temps, apporte une réponse plus nuancée : le temps passé devant les écrans, qui focalise les querelles entre experts, ne fait pas tout.

    Comme d’autres avant elles, cette étude relève que l’exposition précoce est bien associée a un effet négatif sur le développement du jeune enfant, « mais il est finalement modeste, n’affecte pas tous les domaines cognitifs. Et il apparait surtout que le contexte d’utilisation joue un rôle au moins aussi important que le temps passé devant un écran » résume Jonathan Bernard, qui a dirigé ce travail, publié le 29 août 2023 dans The Journal of Child Pyschology and Psychiatry.

    Les données de 14 000 jeunes enfants passées au crible

    Pour aboutir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données de près de 14 000 enfants, suivis au sein de la cohorte Elfe (Etude longitudinale française depuis l’enfance), première étude d’envergure nationale consacrée qui suit des enfants, depuis leur naissance jusqu’à l’âge adulte. Plus de 18 000 enfants y ont été inclus à leur naissance en 2011.

    Pour permettre aux scientifiques d’évaluer et comprendre tout ce qui dans l’environnement, l’entourage familial et les conditions de vie, influence leur santé et leur développement, leurs parents sont régulièrement interrogés, depuis le premier contact à la maternité. Parmi ces données, ils devaient rapporter le temps passé chaque jour par leur enfant devant un écran, quel qu’il soit (télévision, smartphone, console de jeu, tablette ou ordinateur) : à 2 ans (en 2013), 3,5 ans puis 5,5 ans (en 2016). Ils devaient aussi préciser si la télévision est allumée pendant les repas, lors de la deuxième année de l’enfant.

    En parallèle, différents domaines cognitifs de l’enfant ont été évalués par divers questionnaires et tests : le développement du langage à 2 ans, le raisonnement non verbal (capacité de résoudre des problèmes simples, situation dans l’espace) à 3 ans et demi et leur développement cognitif global à 3,5 ans et 5 ans et demi.

    Prendre en compte l’ensemble des habitudes de vie

    A première vue, le temps d’écran apparait associé à de moins bons scores de développement cognitif global. « Mais en déduire un relation de cause à effet n’est pas si simple. Après tout, on peut aussi imaginer que ce sont des troubles du développement cognitif qui poussent à consommer plus d’écrans, souligne Jonathan Bernard.

     La fréquence et la nature des activités de l’enfant avec la famille en dehors des écrans influent également sur le développement cognitif.

    Nombre d’autres facteurs environnementaux peuvent en outre expliquer cette corrélation : le contexte socioculturel (niveau d’études et revenus des parents), la fréquence et la nature des activités de l’enfant avec la famille en dehors des écrans influent également sur le développement cognitif. Lorsqu’un enfant passe trop de temps devant un écran, il le fait au détriment d’autres activités ou interactions sociales essentielles.»

    La différence de développement entre deux enfants ne se joue donc pas sur la durée du temps passé devant des dessins animés. Elle dépend aussi de son temps de sommeil, de son activité physique, des jeux que l’on partage et des livres qu’on lit-ou pas- avec lui.

    Eviter la télé pendant les repas

    Si l’on prend en compte toutes ces données, comme les chercheurs l’ont fait dans cette étude, la relation négative entre temps d’écran et retard cognitif apparait « très limitée ». Tous les domaines de développement ne sont pas également affectés par l’exposition aux écrans non plus, indépendamment du temps que l’enfant passe devant.

    Le plus fragile : l’acquisition du langage. L’étude montre en effet qu’avoir la télé allumée en fond visuel et sonore pendant les repas en famille à l’âge de 2 ans (41 % des enfants concernés dans la cohorte Elfe) est associé à de moins bons scores de développement du langage, par rapport à des enfants du même âge. «Il peut se passer beaucoup de choses pendant un repas, souligne le chercheur. La télévision capte l’attention. En réduisant les échanges verbaux, elle interfère avec l’interaction entre les parents et l’enfant. Or elle est cruciale à cet âge pour le développement du langage. »

    Claudine Proust

    config.read.button
    {{ config.subscribe.process }}
    Zèbres & cie

    {{ config.newsletters.subscribe.title }}


      Nous contacter


      Qui sommes-nous ?


      Où trouver Zèbres&Cie ?


      Confidentialité


      Mentions légales


      Conditions de vente


      © 2024 - Zèbres & cie

      {{ config.cookies.manage }}

      {{ config.newsletters.subscribe.title }}


        config.read.button
        {{ config.read.button }}
        {{ config.subscribe.process }}