Le Musée pour Tous ? Au Palais de Tokyo, à Paris, c’est un engagement, qui se manifeste à travers divers dispositifs et actions. Membre de la Réunion des Établissements Culturels pour l’Accessibilité (RECA) depuis 2016, ce centre d’art propose des visites et des ateliers adaptés à différents types de publics, qu’il s’agisse de personnes en situation de handicap moteur ou auditif ou de personnes neuroatypiques.
La santé mentale : une priorité pour le Palais de Tokyo
Le président Guillaume Désanges a souhaité faire de la santé mentale l’une de ses priorités, dans une approche inspirée de la psychothérapie institutionnelle : « pour pouvoir mieux prendre en charge les individus il faut rendre l’institution moins normative et plus adaptable » explique le directeur de la communication Mathieu Boncour.
Pour atteindre cette ambition, la direction a constitué depuis 18 mois un comité d’orientation composé de Christopher Miles, directeur général de la Création Artistique, de professionnels de la santé mentale (médecins psychiatres), de l’Unafam, Jasmine Lebert du 3bisF- un centre d’arts contemporains qui accueille des artistes en résidence de création dans les murs de l’hôpital psychiatrique Montperrin à Aix-en-Provence. Et d’artistes, qui explorent la neurodiversité. Leur but : proposer des programmes adaptés aux neuroatypiques et à toute personne en situation de handicap.
Des ateliers sur mesure axés sur le geste sont ainsi disponibles pour les personnes sourdes (en langue des signes française), malvoyantes, ou souffrant de troubles psychiques. Le Palais de Tokyo propose également des visites sensorielles guidées par des médiateurs culturels, formés aux gestes de premiers secours en santé mentale et à même de répondre aux besoins spécifiques des visiteurs.
Le Hamo : un espace collaboratif dédié à la médiation culturelle, l’éducation et l’inclusion par l’art.
Figure de proue de la politique d’inclusion menée par le Palais de Tokyo : le Hamo, inauguré il y a un an. Contraction de hameau et Tokyo, ce Hamo est un espace de médiation culturelle, conçu pour accueillir des publics divers.
Il a été imaginé, dès le départ, comme un lieu d’inclusion pionnier, un espace de visibilité et d’accompagnement de personnes dites ” à besoins spécifiques” : (concernées par la psychiatrie, qu’elles soient en situation de handicap mental et psychique, neuroatypiques ou traversant simplement une période de vulnérabilité), ce nouvel espace lumineux de 700 m2 installé au coeur du centre d’art joue a été pensé comme un village collaboratif qui vise à encourager la création artistique et les échanges autour des pratiques contemporaines, tout en tenant compte des besoins spécifiques de chacun.

Composé du salon des communs et d’une vaste salle à la disposition modulable avec 3 cabanes fabriquées en matériaux écologiques, le Hamo est à la fois lieu d’accueil des groupes et d’ateliers sur mesure. Un lundi sur deux, il accueille ainsi des ateliers « bien mieux », destinés aux jeunes en souffrance, quelle qu’en soit la raison. Il sert aussi de cocon, dans lequel venir se réfugier et s’apaiser, à tout visiteur que se trouverait en surcharge cognitive au cours de sa visite au musée.
Pour rendre l’art accessible et permettre la visite à tous, le Palais met également à dispositionà tous, la mise à disposition d’outils, tels que les casques anti-bruit, les lunettes teintées, les fidgets, la palette des émotions, les brochures simples à lire et à comprendre afin de faciliter la visite pour ceux qui ont besoin d’aménagements spécifiques.
Tous ces dispositifs et programmes illustrent la volonté farouche du Palais de Tokyo de guider l’institution et ses publics vers une vision créative et constructive de la diversité mentale et de rendre l’art contemporain accessible à tous, sans validisme- comme en atteste le manifeste dessiné sur la fresque du Hamo-. Et contribuer ainsi à réduire les barrières qui peuvent limiter l’accès à la culture.
Pour une visite en image du musée et du Hamo, avec le directeur de la communication du palais de Tokyo, Mathieu Boncour, c’est par ici
Elvire Cassan