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TDAH : un nouveau traitement enfin disponible en France

Un nouveau médicament peut désormais être prescrit  pour le traitement symptomatique du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Commercialisée depuis cet été, la lisdexamfétamine offre une alternative au méthylphénidate, seule molécule autorisée en France jusqu’ici. Que faut il en attendre ? Les explications du Dr Hugo Prunier, psychiatre, responsable de l’Équipe de Coordination Lyonnaise des troubles de l’Attention et de l’Hyperactivité (ECLAH) à l’hôpital du Vinatier à Lyon. 

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    Hugo Prunier. Il ne s’agit pas d’un médicament actif mais de ce qu’on appelle une pro-drogue. C’est à dire qu’il se transforme, une fois ingéré, au contact des globules rouges, en dexamfétamine. Son mécanisme est globalement le même que pour les autres psychostimulants : la dexamfétamine stimule le système nerveux central, en agissant principalement sur la libération de dopamine. Ce faisant, elle contribue à améliorer l’attention et la concentration.

    Même s’il a obtenu son autorisation de mise sur le marché en France en janvier 2025, ce n’est pas du tout d’un nouveau médicament. La lisdexamfétamine a été découverte il y a plus d’un siècle, son utilisation médicale a débuté dès les années 1930 et s’est poursuivie pendant toute la première moitié du XXe siècle. Elle a été le premier traitement de la dépression, avant qu’on ne découvre les antidépresseurs. Au regard de cette expérience, la science a donc déjà un bon recul et les médecins l’habitude de travailler avec cette amphétamine dopaminergique. Dans le traitement symptomatique du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), elle est d’ailleurs déjà utilisée depuis le début des années 2010 dans d’autres pays, nord américains et européens.

    Et pourquoi n’était-elle pas autorisée en France jusque là ?

    H. P. La France est longtemps restée frileuse et l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de sécurité inquiète de l’introduction d’une amphétamine sur le territoire, parce que la représentation de cette classe thérapeutique-chez les patients comme chez les soignants d’ailleurs-est encore largement associée au mésusage qui en a été fait, pendant une période où elle était en vente libre aux Etats-Unis. A cela s’est sans doute ajouté la représentation culturelle du TDAH, qu’il reste encore parfois difficile de faire reconnaître comme un trouble à part entière…

    Qu’est ce que son arrivée change aujourd’hui ?

    H. P. C’est une évolution considérable. Sur les 3 à 6 % de personnes avec un TDAH en France toutes n’ont pas besoin de traitement médicamenteux, ni de cette molécule en particulier. Mais la lisdexamfétamine, commercialisée sous le nom de Xurta®, offre enfin une alternative au méthylphénidate, seul psychostimulant dont on disposait jusqu’ici. Un tiers des patients auxquels il est prescrit n’y répondent pas de manière satisfaisante et pour ces personnes, incapables de se concentrer en l’absence de médicament, nous n’avions aucune solution à leur proposer.

    Est-ce que cela pourra aussi être une solution aux ruptures d’approvisionnement ? Pour le méthylphénidate, on a vu qu’elles se sont dangereusement multipliées l’année dernière…

    H. P. On pourrait en effet supposer qu’avec la mise à disposition d’une nouvelle molécule les tensions sur le  méthylphénidate soient moins fortes. Sauf que la demande de traitement augmente elle aussi à mesure que l’on rattrape des diagnostics. Et de nombreuses personnes  attendaient également avec impatience l’autorisation de la lisdexamfétamine. Cette année va donc un peu être une phase test pour les prescripteurs et distributeurs : il va nous falloir être vigilant sur la quantité disponible. Mais on peut espérer que le fait que son distributeur soit Français nous offre un avantage…

    En pratique, à qui ce « nouveau » traitement sera-t-il prescrit ?

    H. P. Comme le méthylphénidate, il est indiqué dans le cadre d’une prise en charge globale du TDAH, quand les thérapies non médicamenteuses (psycho-éducation et programmes d’entraînement aux habiletés parentales, aide pédagogique à l’école, thérapies cognitivo-comportementales à partir de l’adolescence et prise en soin des éventuels troubles associés…) ne permettent pas à elles seules une amélioration symptomatique.

    Pour les enfants de plus de 6 ans, il peut être prescrit en seconde ligne : c’est à dire lorsque un traitement antérieur par méthylphénidate est jugé insuffisamment efficace pour contrôler les symptômes de leur TDAH. Pour les adultes, il peut être prescrit à ceux qui présentent des symptômes évalués comme modérés à sévères de TDAH existants depuis l’enfance, là encore lorsque les thérapies comportementales et psycho-sociales s’avèrent insuffisantes.

    Qui peut le prescrire ?

    H. P. S’agissant d’un médicament classé parmi les stupéfiants, comme le méthylphénidate, sa dispensation est très encadrée. Sa prescription initiale, sur ordonnance sécurisée et limitée à 28 jours, à raison d’une gélule/jour (à 20, 30 ou 40 mg), est réservée  à un médecin spécialiste, en neurologie, psychiatrie ou pédiatrie.  Le renouvellement peut ensuite être fait par un généraliste pendant un an, avant réévaluation par le spécialiste.

    Que peut-on en attendre : plus d’efficacité que le méthylphénidate ? Avec quels effets secondaires ?

    H. P. Les études menées sur son efficacité dans le traitement symptomatique du TDAH ont été faites en comparant la lisdexamfétamine à un placebo. Peu l’ont comparé au méthylphénidate. Des informations dont ont dispose, à l’usage, il ressort qu’à efficacité équivalente, elle présente un avantage : avec une seule prise par jour, son effet est prolongé dans la journée par rapport au méthylphénidate, qui obligeait certains patients à une deuxième prise.

    Pour ce qui est des effets secondaires les plus courants, ils sont similaires : perte d’appétit-ce qui doit conduire à surveiller les courbes de poids et taille chez les enfants-maux de tête, éventuellement une anxiété rebond en fin de journée lorsque l’effet s’estompe, et palpitations cardiaques, à surveiller, après bilan pré-thérapeutique  Mais les études menées sur sa tolérance à long terme montrent que lorsqu’elle est consommée sur 20 ans,  on ne constate pas de développement de pathologies particulières, si l’on surveille le risque d’hypertension. Ni de mésusage.

    Stupéfiant, amphétamine sont des mots qui peuvent tout de même encore faire peur. N’y a t-il vraiment aucun risque d’addiction ?

    H. P. Cela reste en effet le risque qui fait le plus peur au grand public car les connotations associées à ces deux termes pèsent encore. Mais il n’y a pas lieu de craindre une épidémie d’addiction à la lisdexamfetamine! Si l’on regarde les données de la littérature scientifique, c’est très clair : la prise de psychostimulants diminue au contraire le risque addictif chez les personnes vivant avec un TDAH, plus susceptibles d’en développer si elles n’en prennent pas. Et si l’on regarde le mésusage des médicaments en France aujourd’hui, le méthylphénidate est loin de figurer dans le top 20, contrairement aux psychotropes comme les benzodiazépines (anxiolytiques, NDLR).

    Il est donc disponible, est-il remboursé ?

    H. P. Pas encore. Son remboursement a été demandé. S’agissant d’un médicament dont le prix (librement fixé en pharmacie) démarre autour de 70 € pour un mois, de nombreux patients attendent qu’il soit remboursé. La commission de la Transparence de la HAS a rendu un avis favorable. On attend désormais que la comité économique des produits de santé (CEPS) et l’union des caisses d’assurance maladie se prononcent. Avec l’espoir d’une décision finale début 2026.

    Propos recueillis par Claudine Proust

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