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Les jeunes vont-ils si mal ?

Alors que la santé mentale a été érigée grande cause nationale, on s'inquiète particulièrement de celle des jeunes. Les enquêtes de santé publique pointent régulièrement qu'elle se détériore. Qu'en est il vraiment ? A y regarder de plus près, la situation apparaît plus contrastée. 

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    Un guide pour aider les parents d’enfants neuroatypiques

    La délégation interministérielle à la stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement publie son premier guide destiné à  aider parents et professionnels, à choisir parmi les programmes de guidance parentale scientifiquement validés, celui qui sera le plus adapté. Pour accompagner au mieux les enfants neuroatypiques.
    16/09/2025

    Elever deux garçons TDAH, c’est épuisant

    Parmi les mesures de la stratégie nationale 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement annoncées mardi 14 novembre, qui intègrent pour la première fois les spécificités des enfants, adolescents et adultes avec un trouble déficit de l'attention, figure la possibilité pour leurs aidants de bénéficier d’un service de répit. Ce ne serait pas du luxe. Mère de trois enfants, dont deux garçons diagnostiqués TDAH, aujourd’hui âgés de 24 et 19 ans, Marina témoigne combien les accompagner à l’âge adulte s’est révélé synonyme d’épuisement. 
    15/11/2023

     

    Depuis la pandémie de Covid et les confinements, les alertes sur la dégradation de la santé mentale des enfants et adolescents se sont multipliées. Les unes après les autres, les enquêtes dessinent une jeunesse accablée par le poids de l’anxiété et de la dépression. Les dernières données publiées par Santé publique France en novembre 2024 confirmaient cette tendance : les passages aux urgences pour tentatives de suicides et idées suicidaires des 0-17 ans sont encore en augmentation par rapport à l’année dernière.

    Et pourtant. La situation est bien moins alarmante que dans les années 1980.  Entre cette date et le début des années 2020, le nombre de suicides et de tentatives de suicides chez les jeunes a drastiquement chuté. « Mais en parallèle, depuis les années 2000, on constate, dans tous les pays occidentaux, une augmentation de l’auto-déclaration de mal-être psychologique.

    Et depuis 2017-avant même l’arrivée du Covid-on enregistre à nouveau une légère recrudescence des suicides et tentatives, notamment chez les filles », explique le professeur Bruno Falissard, président de la société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.

    Comment expliquer cette détérioration ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas la pandémie de Covid et les confinements qui en sont responsables. S’ils ont eu un effet, ils ont plutôt agi comme catalyseur et amplificateur d’un malaise déjà présent chez des personnes fragiles.

    « Les adolescents d’aujourd’hui sont les bébés et enfants d’hier. Lorsqu’ils grandissent dans un environnement qui fragilise ce que j’appellerai “leurs fondations”, notamment  sous l’action de perturbateurs développementaux, ils s’écroulent plus facilement au moment de cette période de grand bouleversement qu’est l’adolescence, analyse le professeur Ludovic Gicquel, chef du pôle de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de la Vienne. Et ce qui a changé, c’est que l’on n’a sans doute jamais autant plongé les individus dans un bain sociétal insécurisant. »

    Les ingrédients de ce bain sont multiples et beaucoup sont encore discutés. Mais en résumé, le mal-être des adolescents est le reflet de celui de notre société en mutation. Premier exemple : l’émergence des préoccupations- inexistantes il y a 30 ans- liées aux menaces climatiques. Aujourd’hui c’est devenu une véritable source d’anxiété.

    « Pour des jeunes de 15 ans, il leur apparaît de plus en plus évident qu’ils subiront les conséquences des changements climatiques au cours de leur vie. C’est déjà angoissant en soi. Mais en plus, ils ont le sentiment de n’avoir aucune prise pour agir et que les adultes ne font pas ce qu’il faut », décrit le professeur Olivier Bonnot, pédopsychiatre à l’hôpital Barthélemy-Durand dans l’Essonne.

    Deuxième bouleversement : les adolescents sont pris dans l’explosion des réseaux sociaux, qu’ils fréquentent massivement. Pour le meilleur comme pour le pire. « Pour beaucoup, c’est un moyen d’échanger avec leurs amis. J’ai de jeunes adolescents phobiques ou autistes pour qui les réseaux sont bénéfiques, constate le professeur Bruno Falissard. D’autres en revanche s’y font harceler en continu.»

    Troisième mouvement sociétal dont les répercussions se font sentir, notamment chez les jeunes filles : la montée du phénomène #meetoo et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. La parole s’est libérée. « Même si les agressions ont toujours existé, les femmes les taisaient, les refoulaient. Les dénoncer aujourd’hui est indispensable pour que la situation s’améliore, souligne Olivier Bonnot. Mais en même temps, les jeunes filles se sentent plus en danger. »

    Le niveau de souffrance psychique plus élevé des jeunes s’expliquerait enfin par l’empathie accrue des adolescents. Pour Bruno Falissard, ils ont développé une attention aux autres bien supérieure à celles de leurs aînés et prennent garde aux mots employés.

    « Ce faisant, leur seuil de tolérance à la violence verbale est aujourd’hui bien plus bas que le nôtre et ils se sentent plus rapidement agressés. Un ressenti d’autant plus compliqué pour ceux qui ne perçoivent pas l’implicite ou pour des hyperactifs qui ne savent pas se « contenir » explique le psychiatre.

    Bousculés dans un monde en pleine transformation, tous les adolescents n’en souffrent pas pour autant. Selon le baromètre du centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) de septembre 2024, plus de sept jeunes sur dix âgés de 15 à 30 ans affirment que leur vie correspond à leurs attentes : en hausse de 4 points par rapport à 2023 !

    Il faut donc bien distinguer le sentiment de « mal-être » de troubles qui relèvent d’un suivi médical. Pour surveiller cette frontière, certains signes ne trompent pas (lire encadré). Mais au delà de cette vigilance, que faire, en tant que parent, pour améliorer le bien-être de nos enfants et adolescents ?

    « Dans un monde angoissant, il faut essayer de préserver une bulle un peu rassurante à la maison » conseille Olivier Bonnot. Prendre le temps d’expliquer l’actualité, pour éviter les fausses informations ; faire des activités en famille ; les inciter à pratiquer une activité physique sont autant de facteurs bons pour le moral. De tout le monde.

    Anne Prigent


     Comment veiller sur leur santé mentale ?

    -Identifier les changements de comportements brutaux. « Toute rupture chez votre adolescent, que ce soit au niveau de son alimentation, du sommeil, du comportement, est un signal d’alerte » affirme le professeur Ludovic Gicquel, chef du pôle de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de la Vienne.

    Un ado qui arrête l’activité sportive qui lui tenait à cœur, ne voit plus ses amis, dort trop ou pas assez, des résultats scolaires qui chutent…sont autant de clignotants à ne pas négliger. « Ils nous laissent souvent un tas de petits cailloux blancs pour nous dire qu’ils ne vont pas bien. Pour eux, le corps est aussi un langage. Ce qu’ils ne peuvent exprimer avec des mots, ils le font à travers des maux » poursuit le spécialiste. Et c’est aux parents, qui connaissent bien leur enfant, de les repérer.

    -Ne pas hésiter à questionner et… écouter ! La tristesse des enfants et des adolescents s’exprime rarement au premier abord. Les petits ont peur de décevoir ou de faire peur à leurs parents et les plus grands ne s’ouvrent pas spontanément aux adultes.

    « Mais si l’on voit que son enfant n’est pas comme d’habitude, il ne faut pas hésiter à l’interroger conseille le Pr Olivier Bonnot. On peut lui demander : est-ce que tu te sens parfois triste ? Souvent ? Tous les jours/semaines ? S’il répond oui, n’hésitez pas non plus à aborder le sujet des idées suicidaires : est-ce que tu es parfois si triste que tu te dis que tu voudrais en finir/que ça s’arrête par tous les moyens?  En aucun cas cela ne provoquera a une tentative de suicide : au contraire », insiste le professeur Olivier Bonnot.

    Cette amorce de dialogue permet de rassurer : « tu sais, c’est fréquent quand on est triste, car être triste fait plus mal que beaucoup de douleurs physiques. C’est bien de me le dire. On va t’aider. »

    -Trouver les ressources. Trouver un rendez -vous chez un pédopsychiatre, on le sait, est particulièrement difficile. Mais tous les enfants et adolescents qui vont mal ne nécessitent pas forcément une consultation spécialisée et il existe d’autres ressources pour les aider. Le service de pédopsychiatrie de l’hôpital Robert Debré à Paris, par exemple, a élaboré un site internet utile (clepsy.fr) pour donner des outils aux parents.

    « Il est aussi possible d’avoir accès à des séances remboursées chez un psychologue, sur prescription du médecin généraliste ou en accès direct», souligne le professeur Ludovic Gicquel. Enfin, les adolescents peuvent trouver écoute et conseils au sein des maisons des adolescents présentes sur tout le territoire et dont la liste figure sur le site de l’association nationale des maisons des adolescents (anmda.fr).

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