Dans la course quotidienne, entre retour du travail et gestion des enfants, à 18 h 30 ou 19 heures, l’heure des devoirs marque souvent un moment redouté pour la famille d’un enfant dys. En fin de journée, il/elle est fatigué(e). Ses parents aussi. Si ce temps de la journée n’est sans doute pas le plus propice à déployer des trésors de patience, tout l’enjeu pourtant est de ne pas alourdir la charge cognitive de l’enfant, déjà bien éprouvée par une journée d’école.
Orthophoniste à Paris depuis 20 ans, Anne Martineau, livre dix conseils pour rendre ce temps des devoirs plus facile et aider son enfant à retenir, tout en préservant son estime de soi.
- Ne pas se précipiter : lire les consignes et le texte plusieurs fois pour l’engager dans le travail et les devoirs.
- Aérer les supports de lecture est une option qui fait ses preuves, avec des interlignes suffisamment importants. Tout ce qui est surchargé visuellement brouille en effet les informations et complique les apprentissages.
- Le faire écrire à l’ordinateur (quand cela est possible) en utilisant une police de caractère plus important, favorable aux troubles dys par exemple.
- Segmenter les mots, repérer les phonèmes et les autres unités sonores en utilisant les couleurs afin d’aider l’enfant au repérage des syllabes,
- Utiliser une réglette que l’on pose sur le texte pour isoler la phrase : elle permet à l’enfant de se focaliser sur la lecture, en se concentrant sur la partie encadrée et donc de mieux diriger ses efforts,
- Découper le texte en petites unités afin que l’enfant n’aie pas la sensation de devoir gravir une montagne de lecture.
- Au lieu de l’entraîner à la dictée de façon classique, faites-la à l’oral, en demandant d’abord et d’épeler les lettres à voix haute et dans un second temps de recopier ce que vous parent, avez écrit.
- Lui proposer d’épeler ou de réécrire les mots appris au moment des devoirs avant de se coucher
- La création et l’utilisation de cartes mentales (en utilisant ses couleurs préférées) peut être un outil précieux pour améliorer sa mémoire et sa compréhension et offrir une vision globale et de détail du sujet.
- Pour apprendre une leçon, utiliser de la couleur pour surligner les mots clés et les mettre en relief : les couleurs favorisent la mémorisation chez les enfants dys,
Enfin et surtout, on ne s’acharne pas-ni ne s’énerve- si l’enfant est en difficulté. On l’aide au contraire à contourner son trouble en l’encourageant. Le motiver est important, car l’enfant dys a très souvent une mauvaise image de soi tandis que ces moments passés avec lui permettent aussi d’essayer de le valoriser, souligne Anne Martineau, qui promet : « en appliquant ces astuces, vous verrez que le moment des devoirs deviendra un moment agréable ! »
Elvire Cassan