Le soutien inconditionnel d’une mère.
La dyslexie et les troubles de l’attention du champion olympique ont été diagnostiqués lorsqu’il était à l’école primaire, en Floride, où il subissait les moqueries de ses camarades, notamment parce qu’il ne parvenait pas à épeler des mots. La découverte de l’athlétisme, vers l’âge de 12 ans, lui a permis en partie de canaliser son énergie hors norme et d’évoluer dans un environnement moins nocif. Pour la plus grande joie de sa mère, Keisha Caine Bishop, toujours très présente près de lui et qui nous confie : « On a un long historique de dépressions dans notre famille. Noah s’est battu, mais il s’est noyé à un moment, après les JO Tokyo. Aller voir des spécialistes était essentiel. Aujourd’hui, il consulte trois personnes différentes. Car tout ce qui se passe à l’intérieur se voit toujours à l’extérieur ».
Un coming out militant.
Le 5 août 2024, Noah Lyles était sacré champion olympique du 100 mètres, au Stade de France, devançant le Jamaïquain Kishane Thompson de 5 millièmes de secondes. Le sprinter américain de 27 ans aurait pu simplement savourer sa médaille. Mais dès le lendemain, il a tenu à rappeler que sa longue route vers l’or, entamée dès l’enfance, n’avait pas été simple ni dépourvue d’obstacles. «Je souffre d’asthme, d’allergies, de dyslexie, de troubles de l’attention, d’anxiété et de dépression, écrivait le champion américain sur X. Je peux vous dire que ce que vous avez ne définit pas ce que vous pouvez devenir. Pourquoi pas vous ? ». Une déclaration inspirante pour des millions de jeunes (et de moins jeunes) afin qu’ils ne se laissent pas enfermer par des injonctions limitantes.
Une foulée… d’équilibriste entre santé mentale et surexposition.
Après les JO de Tokyo de 2021 où, annoncé favori, il ne remporte « que » le bronze aux 200 mètres, il se recentre sur sa santé mentale. « Tout est lié à la santé mentale. Comment on se sent après une course, après une interview… Maintenant plus que jamais, tout le monde veut un petit morceau de moi. J’ai dû annuler un shooting photo en début d’année car je me sentais stressé. Mon corps n’en pouvait plus. Je dois avoir conscience de ce genre de choses. Sinon, je risque de me blesser. Il n’est pas question de fermer la porte à tout, mais il y a un temps pour ça et un temps pour le sport. Je dois respecter un équilibre. »
Olivier Axel